mercredi 12 décembre 2012

La Nuit a dévoré le monde

 

La Nuit a dévoré le monde, Pit Agarmen, Robert Laffont


Salut les p’tits clous. Ça faisait un moment que je n’avais pas donné signe de vie. Pas que je ne lise pas, mais c’est surtout écrire qui me pose le plus de problèmes. Alors, précédemment je vous parlais de mon envie de lire l’intégrale du Trône de fer et de vous en parler. Eh bien, c’est pas encore pour tout de suite. Je continue ma lecture du pavé.


Aujourd’hui je voudrais vous présenter un magnifique livre qui ne paye pas de mine. Encore un livre de genre, je dois être dans ma période littérature de l’imaginaire. Ici, les monstres sont des zombies. 


L’auteur a utilisé un pseudonyme. On me susurre à l’oreille qu’il s’agit de Martin Page, un auteur prolifique et éclectique, sévissant aussi bien en littérature de l’imaginaire qu’en jeunesse ou bien en littérature « normale ».


Antoine Verney, auteur de romans à l’eau de rose, n’a pas tellement envie d’aller à la soirée (peut-être le nouvelle an mais je ne me souviens plus) que sa meilleure amie organise dans son magnifique appartement parisien, situé près du Moulin Rouge. Encore les mêmes personnes qu’il déteste, cette intelligentsia parisienne tellement insupportable. Profitant du désintérêt total des invités pour lui, celui-ci s’installe dans une pièce tranquille de l’appartement. Tellement tranquille qu’il s’endort sur la pile des manteaux des invités entassés là. À son réveil le lendemain, la vie comme il l’a connaissait a totalement changé. En se baladant dans l’appartement étrangement calme et vide, il comprend peu à peu, grâce à différents indices plutôt inquiétants – des traces de sang, des vêtements déchirés et des affaires laissées à l’abandon, des meubles détruits – que les parisiens (et probablement le reste des êtres humains) ont été transformés en zombies. Réfugié dans l’appartement qu’il a soigneusement barricadé, il tient un journal, pour ne pas perdre la raison. Dans les rues autour de l’immeuble des hordes zombies errent à la recherche de proies, tuant les quelques survivants qui, de temps en temps, tentent de s’échapper.

Un beau petit pitch, vous ne trouvez pas ? Antoine est un survivant sans l’avoir fait exprès. Ça n’est pas un héros. Il se retrouve à la fois prisonnier et protégé de l’immeuble parisien. L’histoire sous des dehors très classique et très simple est extrêmement intelligente. L’auteur se joue des codes classiques des histoires de zombies pour en faire quelque chose de plus philosophique. Ce livre pose de nombreuses questions sur la vie, la mort, l’écriture (eh oui, n’oublions pas que notre anti-héros est écrivain), le monde, la solitude et la folie qui peut en découler. Pit interroge notre humanité et notre capacité à faire du mal : pourquoi devenons-nous des monstres ? Qui de l’homme ou du montre est le plus monstrueux ? Ce qui donne lieu à des scènes très poétiques entre notre anti-héros et les zombies, comme celle où il se met à leur lire des livres du haut de son balcon. Bon dit comme ça, ça ne rend pas grand-chose, mais c’est assez poignant dans le livre. Si ,si ! Je vous jure.
J’aime beaucoup la référence à l’autre grand « isolé » de la littérature, Robinson Crusoé, l’île ayant été remplacée par la tour parisienne. En plus, je trouve original de situer l’action du livre à Paris. Je ne m’attendais pas non plus à l’idée d’avoir pour personnage principal un écrivain pour une histoire de zombies. On imagine plus facilement, dans cette situation, un ancien marine ou légionnaire pour dérouiller du zomb-zomb. Eh ben non, c’est la force de l’esprit qui l’emporte sur la force physique. Na.
Voilà, beaucoup de belles choses dans ce livre pas très épais mais qui touche du doigt des questions essentielles.
Bonne lecture.

Et n’hésitez pas à aller voir également l’avis d’ELLE sur son nouveau blog en solo : Blablayablog.

LUI

3 commentaires:

  1. Vous m'avez convaincue tous les deux.
    Allez zou, dans ma PAL :)

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  2. Oui un très beau livre qu'ELLE m'avait conseillé et qui m'a énormément touchée.
    La solitude est un terrain fertile à l'introspection et aux grandes questions philosophiques.
    Une belle réussite.

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  3. Je suis ravi de t'avoir donné envie de le lire.
    Bonne lecture

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On vous remercie pour votre bafouille !