lundi 25 juin 2012

Noir c’est noir… Il n’y a plus d’espoir

Mapuche, Caryl Férey, Gallimard






Alors là !!!! C’est du lourd. Comment vous faire comprendre qu’il faut absolument lire ce livre. Non, non pas de contestation, lâchez le livre que vous avez entre les mains et ouvrez celui-là. Pour moi Caryl Férey, est un très, très grand auteur de polar. Non, que dis-je : « Caryl Férey est un grand auteur », tout court.
J’avais été plus qu’enthousiasmé par son précédent livre (Zulu publié chez Gallimard, collection « serie noire » off-course) qui me hante toujours, plus d’un an après sa lecture. Et bien là, rebelote !!! Des images indélébiles vont me rester en mémoire.
On est dans le polar pour dur à cuire, c’est noir, très noir, 100% arabica.
Chaque fois, Férey nous fait voyager. C’est qu’il a bourlingué le Caryl. Et du coup, on le sent bien à la lecture. Il nous décrit un pays, son histoire et ses traumatismes comme personne. Le dépaysement est garanti. Et puis ça n’est pas un voyage de carte postale, ça n’est pas de tout repos. Vous n’en sortirez pas indemne, tout comme les personnage d’ailleurs. L’auteur s’intéresse aux peuples des pays qu’il nous fait découvrir, surtout aux ethnies, aux autochtones d’avant l’invasion par les Blancs : les Maori pour Haka et Utu, les Zulus pour Zulu (sans blague) et les indiens Mapuche d’Argentine pour son dernier.
Ici, point de salut, tous les personnages de Férey sont des fantômes. Ils errent sur notre planète comme des morts-vivants.
Le point de départ de Mapuche est la découverte sur les docks d’un travesti affreusement mutilé et la disparition, en parallèle, de la fille d’un riche propriétaire terrien. Deux êtres (une sculptrice descendante des indiens Mapuche, peuple quasi exterminé par les Blancs et parqué dans des réserves, et un ancien rescapé des geôles dictatoriales reconverti en détective privé spécialisé dans la disparition des enfants sous la dictature) qui ne devaient pas se rencontrer vont évidemment se rencontrer et mener l’enquête.
Alors oui ce livre est très violent, bestial parfois glauque mais quelle claque. Des scènes dignes des plus grands films du genre. La première scène donne le ton. L’auteur ne nous épargne rien, c’est écrit avec un style extraordinaire. Je pense que c’est une des plus belles plumes françaises de ces dernières années. C’est personnages écorchés vifs et traumatisés sont tellement humains qu’ils nous touchent au plus profond.
Allez-y ! N’hésitez pas, ne vous arrêtez surtout pas à la violence, elle n’est pas là gratuitement pour rassasier notre voyeurisme mais pour nous montrer la violence du monde dans lequel on vit.
Bon, n’oubliez pas de prendre vos capsules de cyanure avant de commencer la lecture.

LUI

2 commentaires:

  1. Je m'y suis attaqué ce matin !! Je te donne des nouvelles très vite !
    Je sens que ça va déménager !
    Merci pour ce bel article.

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  2. Merci, ça fait plaisir. Je suis impatient d'échanger nos impressions sur le livre.

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On vous remercie pour votre bafouille !