jeudi 27 octobre 2011

Tueurs-nés

Alors voilà, pour mon premier post je me suis dit qu’il fallait être à la hauteur du blog. Il me fallait un livre déjanté. Je l’ai trouvé. Imaginez un mélange de contes et de légendes traditionnels et du film Natural born killers (Tueurs-nés). Vous mettez ça dans un shaker, vous secouez et vous obtenez : La Triste histoire des frères Grossbart.



 
En voilà un livre singulier. Il était une fois l’histoire de frères jumeaux, les Grossbart, aussi bêtes, sales et méchants l’un que l’autre. Enfin méchants, c’est pas de leur faute vous diront-ils. C’est vrai qu’on vient souvent leurs chercher noises sans qu’ils n’aient provoqué qui que ce soit. Pensez donc, pilleurs de tombes de leur état (l’Allemagne médiévale), cette activité, pas plus malhonnête qu’une autre, vous répondraient-ils, leur impose une certaine discrétion et une certaine éthique, oui ils en ont une, certes un peu particulière. Ils commencent rarement une rixe, par contre ils la finissent à chaque fois. Ce sont de prudes et pieuses personnes, on est au Moyen-Age, enfin ils croient et obéissent à la volonté de la Vierge Marie, cette sainte femme, mais crachent sur cette « fiotte » de Jésus.
Bref, un roman mené tambour battant à travers l’Europe médiévale, nous promenant des forêts sombres d’Allemagne aux eaux troubles de la Sérénissime, avec pour destination la mythique Égypte (pensez donc toutes ces tombes !). Les cadavres s’amoncellent tout au long de ce road-movie (ou road-book plutôt), tout y passe : des mercenaires, des brigands se faisant appeler les « Papes de la route », des sorcières, des démons, Satan him-self ayant pris l’apparence d’un porc, que du classique pour un conte fantastique.
Un roman jubilatoire aussi bien dans la langue et le phrasé des deux frères que dans l’invention dans la manière d’étriper leurs ennemis. En prime, une scène de dépucelage d’anthologie (oui, je vous l’avez dit, ces frères-là sont prudes et à 40 ans toujours puceaux) qui restera dans les annales (oui je sais…).
Pour conclure, beaucoup d’humour, très noir, du sang, de la sueur et autres sécrétions corporelles : un délice.

LUI

La Triste histoire des Frères Grossbart, de Jesse Bullington, aux éditions Eclipse

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